| | | par Francois Branchon le 01/12/1997
| Morceaux qui Tuent Tin Pan Alley
| |
| Jeune surdoué agaçant, Lucky Peterson est capable de tout jouer, du jazz au funk, de la soul au blues. Alors, le blues de son nouvel album est-il crédible ? Après écoute, la balance penche du côté du oui. Même si l'instrument-guitare n'a aucun secret pour lui, il se débrouille pour n'en faire jamais trop, ne se complaît pas dans d'inutiles démonstrations techniques. Ce qui domine au contraire, c'est la voix : toujours grave, chaude, un rien éraillée, irrémédiablement noire et donc sans artifice, naturellement blues. Peterson n'est pas Mississippi John Hurt ou Robert Johnson, mais on en est finalement plus proche que d'un Stevie Ray Vaughan ou bien évidemment d'un Clapton. Un disque aux tempos moyens, des reprises de Robert Cray ("Don't you even care"), Ashford et Simpson ("Let's go get stoned"), des Isley Brothers ("It's your thing"), Prince ( "Purple rain", un peu trop pop peut-être..), quelques originaux et un surtout un sommet : une version de plus de huit minutes de "Tin Pan alley", beaucoup plus lente que ce qu'en avait fait Stevie Ray Vaughan, et tout du long habitée des déliés de sa Gibson 335.... Inoubliable et directement admise au panthéon du blues. |
|
|