Frozen moments between life and death

Loudblast

par Oli le 08/05/2011

Note: 8.5    

Mine de rien, ça fait sept ans déjà que "Planet pandemonium" est sorti, on pensait alors que Loudblast allait se réinstaller durablement dans notre paysage métal mais non, après une tournée, le groupe a de nouveau dû se reconstruire et repartir de sa base (Hervé et Stéphane) pour exister, répéter, composer, enregistrer... A l'écoute de leur travail, il est évident que Pierre Drakhian (guitarise) et Alexandre Lenormand (bassiste) se sont bien intégrés à la formation nordiste et qu'ils ne sont pas manchots (l'inverse eut été surprenant).

Avec une entrée option montée en puissance, vas-y que j'installe un rythme plombé et un riff qui t'écorche avant de mettre en branle toute la machine, on sent que ce retour aux affaires a été minutieusement préparé et que seules les meilleures des centaines d'idées qui ont du passer par le local de répét' ces dernières années ont été retenues. Parmi les multiples plans des neuf compositions solidement charpentées servies par le groupe, rien à redire, pas un seul passage ne laisse place à la faiblesse : les deux guitares s'entendent à merveille, la rythmique est millimétrée, le chant se fond dans la masse en étant assez varié. Loudblast n'est pas connu pour expédier l'écriture de ses titres, ça se vérifie une nouvelle fois avec "Frozen moments between life and death" extrêmement dense et qui ne ressemble qu'à du Loudblast !

Le son est très soigné, signé Peter Tägtgren (l'homme derrière Pain et Hypocrisy, producteur de Celtic Frost, Dimmu Borgir, Immortal, Children of Bodom, Therion...), il met en valeur aussi bien les finesses que le poids et sur de nombreux passages les deux en même temps ("Emptiness crushes my soul", "Nosce te ipsum"...), le côté lourd étant apporté par la batterie et le riff principal, les éclaircies par les solos et petites notes incisives de gratte, un véritable travail d'orfèvre.

Il n'est pas simple de digérer ce "Frozen moments between life and death" qui est à engloutir d'une traite et d'où il est compliqué d'extraire un titre plus marquant qu'un autre (peut-être "The bitter seed", par ses nombreuses ambiances et sa partie centrale déchirante) mais que cela fait du bien de reprendre une telle rasade de Loudblast dans les oreilles ! En plus, ça nous rajeunit...