Dès la première écoute on est assez étonné par la voix de Yael Shoshana Cohen, ressemblant à s'y méprendre à celle de Lana del Rey (en moins trainante cependant). L'impression devient certitude dès le titre
éponyme. Même si Yael semble ouvrir un peu son registre au fil
de l'album, avec une voix tantôt chevrotante un peu old school ("Bluebird") ou orientalisante
plus nasale ("Morning bells") ou même dans un style à la Kate Bush ("Stanger", "Hometown"), on a énormément de mal à se sortir Lana de
la tête.
La seule différence avec l'américaine botoxée est une musique moins lourde, moins pompeuse. On sent cette volonté de
légèreté dans certains morceaux presque aériens ("The wInd", le bien-nommé "Bluebird"). Mais on déchante bien vite, fatigué de gimmicks électro sans grand
relief ("Morning bells"), d'effets sonores à gogo et ridicules ("Hometown" sommet du genre, au sifflement plagiant Ennio Morricone) ou de cette mode de constructions en crescendos de violons à la limite du
grotesque ("She's a rainbow"). Cerise sur le gâteau,
une reprise du "Sud" de Nino Ferrer ! Comment toucher aux monuments quand on est si cheap et superficiel...
En résumé, "Remember roses", album électro pop mainstream bobo typique de cette décennie mais étrangement classé indie rock, est un disque ni fait ni à faire, gentillet et parfait en musique de fond pour soirée branchouille.