| | | par Julien Drisse le 21/09/1999
| Morceaux qui Tuent L'oeuf
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| En 1995, alors que le rap commence à s'implanter sérieusement et à être reconnu en France grâce à I Am, NTM ou Assassin, le rock s'imprègne de fusion et l'on assiste à la naissance de combos tels que Silmarils ou Lofofora. Ces derniers sortent justement leur premier album, orné du sticker "1er prix hardcore français" sur la pochette. Au long des douze morceaux, la musique évolue et se permet des mélanges étonnants, des passages reggae au milieu de riffs hardcore, des intrusions de scratches et de samples (alors peu utilisés dans le rock) et la basse se fait même jazzy. Reuno, le chanteur a un débit rapide et scande ses hymnes ("Nous sommes une seule race pour plusieurs couleurs", "Justice pour tous"...) à la manière d'un rappeur, tous les instruments se font entendre et participent activement à l'animation ambiante. Le fond est revendicatif, le groupe expose clairement ses opinions, son désaccord avec le gouvernement et les mesures (non) prises, dénonce le pouvoir des médias, le racisme, l'intolérance, ou encore la suprématie des gendarmes du monde ("Nouveau monde"). Un disque étonnant, introduisant Lofofora dans la cour des grands, d'autant plus grands qu'ils savent rester humbles, discrets, hors du star system et qu'ils tournent dans des petites salles à des prix plus que corrects. |
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