| | | par Francois Branchon le 01/06/1999
| Morceaux qui Tuent Trop de pas assez
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| On avait repéré ce groupe lorrain avec quatre de ses titres sur la compilation "Tu veux du thé" du label nancéien Propergol en 1997. Voici son premier album, plutôt intéressant. Lionel Trouy a des qualités, bon manieur de mots, dans ses textes ("Le monde s'en va-t-en guerre, tu sais moi j'ai la mienne à faire") ou dans ses titres ("Trop de pas assez"). Il sait les mettre en scène, sa musique est faussement calme, elle se troue régulièrement de soudaines cavités noisy, et il sait aussi les envelopper, parfois d'une ambiance à la Velvet Underground (guitares rythmiques, tambourin ahuri et décalé...). Il sait tout cela et c'est prometteur. Mais "La retenue" manque de direction. Pour un morceau qui sait s'arrêter au bon moment ("Si joli"), combien sont mal finis, passés au tamis d'une production typée et uniforme, qui inexorablement les aplatit. Ce "Rue de la faïencerie" par exemple : une superbe marche au ralenti, un balayage du regard, une voix claire, la gorge nouée et des mots qui s'égrènent, comme par principe, une guitare consistante qui s'effiloche comme un tissu de Ray Kawakubo, et l'on entrevoit déjà les ombres subtiles et incertaines de Swell ou de Deus...! Si seulement un producteur voulait faire monter en puissance ce groupe prometteur et se saisir des reflets surprenants que ces compositions laissent miroiter...
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