| | | par Matt lePirate le 30/10/2004
| Morceaux qui Tuent Creeple's band Go away Des accords Les dents L'identité
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| Ah
(c'est un ah de satisfaction) Les Têtes Raides, même après quinze années d'existence, sont encore loin d'être dead. On sentait ce groupe éminemment scénique non pas réticent mais pour le moins prudent à sortir un album live. Peut-être de peur de n'en faire qu'un ersatz de spectacle, n'apportant rien de vraiment intéressant à l'album studio. "Viens !", leur premier album en public, n'était sorti qu'au bout de huit ans, mais la peine en valait la ginette : pochette cartonnée, odeur cuivre et vieux journal, illustrée par Les Chats Pelés et livret débordant de photos du concert... l'ambiance du Trianon envahissait irrésistiblement la chambre. Cette fois-ci, le style est tout autre. Pochette couleur cendres froides
Les Têtes Raides ont brûlé la boutique, tout cramu (comme ils disent), ne reste du passé que l'essentiel : une énergie épurée.
Le concert démarre par les deux premiers morceaux de "Not dead but bien raides", leur tout premier album : "Creeple's band" (guitare et batterie uniquement) et "Moon is a pancake" (où s'ajoutent basse et saxo) sur un rythme plus rapide, qui donneront le ton pour la suite, suivis de l'intro du troisième, "Armance, Théo, Marcel et les autres aussi" qui annonce en fait l'inédit "Artichaud". Le clin d'il est clair : on assume notre passé, sans lui nous ne serions jamais devenus ce que nous sommes aujourd'hui. Ensuite, Les Têtes Raides envoient l'artillerie (rien à redire, même les américains l'ont compris : c'est la meilleur place du line up pour tenter le grand slam
) : "Qu'est qu'on se fait chier !", "Les radis" et "Go away" du dernier album. "Des accords", ce terrible hymne à la fraternité découvert sur "Le bout du toit" (cinquième album) précède la surprise Têtes Raides chante Renaud, et pas n'importe quel morceau : "Hexagone", une des premières et des plus vraies compositions du chanteur rebelle. L'idée est bonne, mais là un doute s'insinue et on peut regretter cette tendance minimaliste qui, notamment appliquée à la voix de Christian Olivier, ne permet pas au morceau original de conserver toute sa puissance. "Mille façons" ne rassure en aucune façon, un sauvage "Oh la souris !" réveille immédiatement, le petit instrumental qui suit décape. Ça va mieux. "Dents" est beaucoup moins ennuyante que sur le dernier album, batterie, saxophone et ondes martenots font leur effet, "La p'tite rouge", pékinoise du deuxième album est très réussie, encore plus colorée et "L'identité" est un final somptueux.
Il semblerait qu'une page soit tournée. "28-05-04" est bien plus qu'un simple live, galette des plus engagées des Têtes Raides c'est un album à part entière avec son propre style, aboutissement d'un déjà riche passé.
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