| | | par Sophie Chambon le 27/03/2004
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| Décousons d'abord l'ourlet de l'album, terriblement attachant, que la pochette, pour une fois réussie, donne envie de découvrir, avec des photos qui induisent une vision étrange : ne vous y trompez pas, on plonge dans un univers pas vraiment délicat avec ces mamies-là, qui auraient plutôt du poil aux pattes et aiment à jouer de consonances viriles et graves. Mais pour autant, les recherches sur les timbres et couleurs sont raffinées, l'électronique intervenant ici intelligemment pour ajouter sa pâte sonore.
"La mise en oreille" de Guillaume Dulac sert les compositions contrastées et habilement déjantées des petits camarades souffleurs Sylvain Bardiau et Frédéric Gastard. Si la tonalité de l'ensemble est grave, une énergie "souterraine" traverse ces compositions qui sentiraient le soufre plus que l'arsenic, et l'aurore du final ouvre sur des lendemains sombres. Un excellent morceau délivré en live (évidemment) "K.Kompa" met en valeur la batterie de Fabrice Lerigab. Mais ils sont tous formidables, ces faiseurs de "grooves soniques iconoclastes et abscons, à base de bruits zétranges et luxuriants, de free jazz vert-pomme concentré et de rock riquiquimaliste glabre".
Exaltation et expérimentation allant de pair, cette effervescence intelligente change agréablement de certaines productions "tendance". Pris au jeu, on laisse filer l'album de bout en bout (eh oui, voilà peut-être un critère d'appréciation à prendre en compte) avec un plaisir croissant que nous dévoilent les plages successives : Les Dentelles à Mamie, il y a de quoi broder sur la question.
(En écoute sur le site distributeur jazzvalley.com)
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