| | | par Hugo Catherine le 21/05/2008
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| "Sous la surface des mots" est une graine rare et précieuse. Prenez-en soin, elle prendra soin de vous. Chaque morceau est l'illustration d'un travail rythmique et sonore succulent. La musique de Laurent Rochelle est extrêmement complète. Tantôt, elle fait appel à un swing chaloupeusement groove ; tantôt elle s'inspire de phrasés M-base bien sentis ; ailleurs, elle n'hésite pas à emprunter aux formes de la musique classique, lui conférant une dimension formelle et solennelle parfaitement digérée ; toujours, un langage très cosmopolite, une world musique des genres.
Les morceaux s'apparentent généralement à de géniaux imbroglios, jouant sur le développement progressif de phrases cycliques. De là, émergent des solos de saxophone soprano aux allures d'échappées belles, un piano poignant aux lueurs profondes, un mélodica à l'andinisme revisité, des onomatopées cadencées ou encore une batterie toute percussive. Les structures rythmiques impaires produisent un mouvement de balancier irrésistible. Les mélodies, quant à elles, sont telles des mélopées envoûtantes, sans fausse virtuosité. Par son sens du détail, Laurent Rochelle ne néglige rien : les effets d'échos sont notamment très à-propos, les sons de pas, d'éléments naturels, de grincements ou de craquements servent bien la densité sonore.
La beauté du dernier morceau nous achève : émerveillement et enthousiasme sont au rendez-vous. Nous sortons tout autant adoucis qu'excités de notre belle escapade. |
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