| | | par Sophie Chambon le 01/07/2005
| | |
| Laurent Coq, pianiste français se partageant entre Paris et New York sort un nouvel album, "Spinnin" abordant pour la première fois lart du trio avec une rythmique composée de Otis Brown III à la batterie et Reuben Rogers à la basse. La paire américaine fonctionne parfaitement et le pianiste français sait se glisser entre eux deux en imposant son style. On suit avec intérêt le parcours original et abouti (cinquième album en leader) de Laurent Coq, et si la critique, unanime, sest enthousiasmée sur son dernier opus, il serait temps que la programmation suive avec plus de sérieux. Il est de ces pianistes trop rares, terriblement discrets (tout comme Stéphan Oliva) que, pour des raisons encore incompréhensibles, nous nentendons pas assez.
Expatrié à New York, pour être au cur de la création de cette musique jazz quil a résolument choisi de servir, Laurent Coq continue dimposer sa manière au sein denregistrements différents, "versatiles" produits chez Cristal en France : avec des musiciens différents, il nous présente cette fois des compositions originales et en trio, le Français essaie des choses plus directes, plus accessibles, dans des formats courts. Comme lindique la traduction du Webster sur la page de garde, le titre montre bien lart du déroulé, la trame de louvrage qui se tisse sous nos yeux. La composition éponyme est à cet égard intéressante, enchaînant trois solos en tempo "up" sur une structure très précise.
Sa maîtrise est étonnante, tant linvention de mélodies semble se combiner avec bonheur à une connaissance profonde de lhistoire de son instrument. Avec lui, c'est la mémoire qui vient s'ajointer à la musicalité, faisant se recouper les nécessités de l'innovation et celles de la continuité. Il possède aussi une rare volonté de faire rendre à tout texte musical son contenu latent.
"Cette musique semble avoir le désir pur de dire sans pathos des choses profondes, justes et vraies, et sans doute simples comme la vie, l'amour, la paix, l'eau fraîche, le ciel bleu, et la peur de les perdre." Cest ce quécrivait déjà Claude Carrière pour un des précédents albums le "Live @ the Duc des Lombards". Il avait parfaitement résumé la situation et cest donc justice que la première composition, "Claude sait" lui soit dédiée.
Il ne reste plus quà écouter ce "Spinnin", à le laisser défiler pour être convaincu que sans chercher à être un "crowdpleaser", Laurent Coq est dans la lignée des plus grands. |
|
|