Quand une guitare électrique joue un mélange de notes étouffées et de notes piquées, on appelle cela "faire des cocottes" : c'est un gimmick bien pratique pour sonnerfunk eighties à la Kool and the Gang, Earth Wind and Fire ou encore George Benson ("Give me the night", 1980). Demandez à Phoenix, par exemple ("If I ever feel better", 2001). Ajoutez une grosse louche de claviers humides et vous obtenez une recette que le sextet L'Impératrice applique sur les treize titres de leur second disque : c'est ultra-efficace ("Hématome") mais à ce niveau de systématisme, on frôle l'acharnement thérapeutique.
Tout cela se voudrait chic (Chic) et sexy, avec un petit parfum frenchie qui passe bien à l'international, merci la French Touch – quatre titres sont chantés en anglais, avec même quelques touches de G-Funk californien ("L'équilibriste"). Il s'agirait plutôt ici du fameux point G, Flore Benguigui parsemant ses textes d'instantanés sur la romance 2.0, mais "Tako tsubo" fait autant vibrer qu'une anesthésie générale.