| | | par Nicolas Bremaud le 23/03/2001
| Morceaux qui Tuent Use of light Zhivago
| |
| Kurt Rosenwinckel fait partie avec quelques autres musiciens de sa génération (Chris Potter, David Binney, Scott Coley...) d'une sorte de famille qui, sans être structurée en mouvement comme le M'base de Steve Coleman, n'en constitue pas moins une tendance majeure, un "main stream" du jazz contemporain. Ces musiciens ne tentent pas de procéder à une relecture du passé, ni de renouveler le jazz en y incorporant des éléments hétérogènes comme le rap, les musiques électroniques ou les musiques du monde, mais plutôt de le moderniser, en approfondissant le langage que leur a légué la tradition. Rosenwinckel livre ici, avec son quartet, huit compositions originales aux structures fouillées et néanmoins limpides et expressives. Avec le titre d'ouverture, une valse rapide dont le rythme ambigu ne parvient pas à perturber le développement d'une mélodie joyeusement naïve, on entre d'emblée dans un univers intime et lumineux, parfois assombri par un songe étrange, comme dans "Use of light", merveilleuse ballade onirique. S'il s'affirme ici comme un compositeur fort intéressant, Kurt Rosenwinckel reste avant tout un fabuleux guitariste à la sonorité claire, qu'il double parfois de sa propre voix, au phrasé souple et nerveux, et au discours souvent étonnant et toujours parfaitement maîtrisé. |
|
|