| | | par Jean-Louis Schell le 30/11/2002
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| La sortie de ce livre est concomitante à celle du Cd "Best of Nirvana" et questionne la déontologie : nassiste-t-on pas à un viol de lintimité ? Et cest avec une légère et légitime méfiance que l'on s'empare du (gros) bouquin. Et finalement, la lecture du "Journal intime du leader de Nirvana" - ainsi que le précise la couverture - savère plus que surprenante. Dans un style à lhumour détonnant, Cobain livrait à ses cahiers décoliers (lédition est riche de beaucoup de fac-similés) ses réflexions, ses peurs, ses espoirs. La chronologie y est bien respectée, le travail de traduction de Laurence Romance ayant dû savérer titanesque. Dès le début de louvrage, Cobain décrit à la fois son désir et sa peur de réussir, donnant la leçon çà et là, en expliquant par exemple pourquoi un groupe de rock qui veut arriver à quelque chose se doit de répéter au minimum 5 fois par semaine. Les aspirants rockers qui pensent encore que la bonne pause serait suffisante savent à quoi sen tenir. Le ton général est empreint dune auto-dérision et dun recul qui font découvrir que le blond guitariste nétait pas uniquement un punk avide de substances tel quil nous la été trop complaisamment suggéré. Les obsessions, comme la culture (cf. détonnantes playlists) du bonhomme laissent parfois pantois. Son féminisme poussé à loutrance, sa défense quasi obsessionnelle des homos, sa haine du corporate rock (et aussi quelque peu sa peur dy sombrer), son amitié jamais démentie pour ses potes comme sa fidélité à ses icônes, sont détaillées par le menu, comme sil avait eu peur que toutes ses pensées ne lui fassent défaut. Ce livre à lhumour tordu, aux vérités assénées à coup de marteau (sa description de laddiction à lhéro vaut toutes les campagnes ministérielles !) se dévore en quelques heures comme beaucoup de bons livres. Ce livre nest pas seulement un "bon" livre, cest un gros (par sa densité), et aussi un méchant livre. Si on reste sur sa faim, cest à cause la mort prématurée du blondinet à la voix éraillée. La rumeur dit bien que "ce sont toujours les meilleurs qui sen vont les premiers". |
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