| | | par Olivier Santraine le 01/03/2001
| Morceaux qui Tuent William's cut
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| Qu'attendre d'un nouvel album de Kristin Hersh aujourd'hui ? Vouloir y retrouver le son pop-rock des Throwing Muses qui a donné un second souffle à 4AD à la fin des années 80 ? Ou la mélancolie rêche de son premier album solo "Hips & makers" ? Et c'est vrai que l'on retrouve un petit peu de ces deux influences sur "Sunny Border Blue". Ce côté énergique, sec et énervé, une espèce de punk-rock acoustique, avec une voix cassée et des textes écaillés, qui font forcément penser à son ancien groupe. D'ailleurs, sur "Your dirty answer", Kristin Hersh chante "it's not my fault you don't love me when I'm drunk" en écho à "the more I drink, the more he likes me" des Throwing Muses. Par contre, "William's cut" ou "Measure" s'inspirent plus de "Hips & makers", un chant feutré, une ambiance d'insomnie et des arrangements discrets (un piano, un peu de trompette, des cordes) qui distillent du mal-être réconfortant. Chacune de ces facettes est attachante, touchante. Mais, quand Kristin Hersh essaie de mélanger les deux, on tombe dans une pop US plutôt bof, lisse et sans âme ("Trouble", reprise de Cat Stevens peu convaincante, "Summer salt", limite Sheryl Crow). Alors, pourquoi écouter "Sunny border blue" ? Parce que cela fait toujours autant plaisir d'entendre la reine Kristin, même si cet album ne comporte pas beaucoup de surprises. Sauf peut-être le morceau final "Listerine", très Mazzy Star : ambiance pesante, guitare saturée, aux deux voix superposées dont une parlée, à la PJ Harvey, et qui laisse présager d'une suite mystérieuse. |
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