| | | par Frédéric Joussemet le 08/09/1999
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| Entre "Lizard" et "Islands" une chose impensable s'est produite : il semblerait que la sérénité ait gagné King Crimson... Mais la musique s'est simplifiée au point de devenir lisse, s'accordant bien avec les nouvelles recrues. Boz, qui a appris la basse en un mois à la demande de Robert Fripp, et sa voix passablement ampoulée a fort à faire pour rivaliser avec les précédents vocalistes du groupe. Ian Wallace derrière ses fûts s'en sort mieux, mais là encore le style est loin du foisonnement percussif de Michael Giles et Andy McCulloch. Il est là pour marteler le tempo, le fait avec conviction mais sans génie. Robert Fripp (guitare et mellotron) et Mel Collins (saxes et flûte) parviennent pourtant à recréer quelques instants d'hystérie, moins hallucinés qu'avant, et surtout moins tendus. Même Keith Tippett (dont c'est la dernière intervention pour Crimso) semble se réfréner pour distiller quelques arpèges en lieu et place de ses accords jazzy si caractéristiques. Robert Fripp est peut-être allé au bout de ses recherches pour ce genre de formation. Par exemple, l'influence du classique se fait sans finesse, à travers un morceau symphonique pour orchestre à cordes, en réalité un solo de mellotron ! La même formation produira "Earthbound" (non encore réédité), disque live dont le vide musical est encore plombé par un son digne d'un mauvais pirate. Mais Robert Fripp avec "Lark's tongues in aspic" saura heureusement, un an plus tard, se sortir de ces mauvais sillons et briller à nouveau. |
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