| | | par Frédéric Joussemet le 14/10/1999
| Morceaux qui Tuent Epitaph 21st century schizoïd man
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| En 1969, Le Roi Cramoisi surgit du néant tel un météore s'écrasant sur la Terre. La beauté névrotique de la musique de ces cinq inconnus (quatre musiciens et un poète) jaillit de la friction de leurs individualités fortes. Michael Giles réinvente une batterie faite de silences et de contretemps, Robert Fripp prodigue déjà ses arpèges et traits de guitare si caractéristiques, Ian McDonald exploite ses multiples talents (cuivres, vents et claviers), alors que Greg Lake puise dans ses connaissances de guitare classique pour exalter les mélodies de sa basse. Tous virtuoses, c'est à un orchestre philharmonique sous acide qu'ils donnent naissance lorsqu'ils jouent ensemble (le mellotron, ce clavier prodiguant des nappes de violons et d'autres instruments n'y est pas étranger). Pourtant ils ne sont que quatre, et ils n'ont pas appris leurs gammes pour épater les foules, mais pour faire de la Musique. Leur album est une pure transposition des sentiments à l'harmonie : rage, angoisse, vague à l'âme... Rien de très gai, mais les textes tourmentés de Pete Sinfield le font vite comprendre. "Epitaph", qui serait le point d'orgue de l'album si le reste n'était pas tout aussi parfait, EST par lui même la manifestation sonore de l'émotion, s'échappant par magie de la gorge de Lake pour corrompre le cur de celui qui écoute. En 1997, le label Discipline Gobal Mobile a sorti le complément parfait de cet album (et le rêve de nombreuses personnes), "Epitaph box", un coffret comprenant quatre Cd de concerts de l'époque. |
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