Julian Cope, artisan d'une comète
psychédélique à contre-courant dans une Angleterre punk (Teardrops
Explodes, puis éponyme) s'est depuis bâti une réputation de
connaisseur exhaustif et pointu de tout ce qui a de près ou de loin
un rapport à l'acide en musique (blog encyclopédique, compilations
de références, exploration de territoires méconnus).
Considérer
le Japon, pays tellement "ailleurs" et dresser l'histoire
de "son" rock, supposait un fouineur de première pour
démêler cinquante années de production musicale - fantasia de
groupes, de courants et de mouvements pour la plupart inconnus des
Occidentaux -, un connaisseur de l'histoire de ce pays pour décrypter
l'impact (et les ravages) de la civilisation occidentale quand les
Américains prennent possession des lieux en 1945, et enfin un
critique suffisamment fin et avisé pour faire la part entre les
daubes et les perles. Julian Cope a parfaitement fait l'affaire.
Aussi précis sur l'identité du quidam qui a le premier
introduit une pédale de distorsion dans l'Archipel que dans la
perception sociologique d'une population effarée par les
extravagances sensuelles des premiers rockers en pantalon moulant,
Julian Cope, en guide parfait de cette immense fourmilière, signe un
ouvrage passionnant, mine incomparable qui va à n'en pas douter
faire tourner à bloc les machines à traquer les vieux albums et les
singles rares...