| | | par Vincent Théval le 27/03/2002
| Morceaux qui Tuent Christmas with Jesus Feeling no pain
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| "Under the cold blue stars" de Josh Rouse dévoile ses charmes sur dix chansons finement ourlées, interprétées avec soin, orchestrées avec goût. Un tube potentiel, "Feeling no pain", et deux ou trois réussites remarquables tentent de donner du relief à l'édifice. Les écoutes se succèdent et un sentiment mélangé grandit : Josh Rouse est doué et attachant mais manque singulièrement de personnalité, et se laisse même ici franchement écraser par une production fadasse. Chaque instrument est à sa place, rien ne dépasse. Surnage l'impression d'avoir déjà entendu ces chansons, se bousculent en tête noms et références. Ami champion du blind-test, ce disque est ton pire cauchemar. Ami avocat, contacte d'urgence le groupe Deus qui en toute légitimité pourrait attaquer Josh Rouse tant ce dernier semble reproduire à l'infini les recettes belges qui faisaient de "The ideal crash" un grand disque : rythmique incisive et rapide, voix éraillée, guitares brillamment accompagnées par quelques claviers illuminés. Manque le plus souvent un ingrédient essentiel et impalpable, ce sens du déséquilibre permanent porté par une mélancolie hargneuse. Les plus belles réussites du disque, "Miracle" et surtout "Christmas with Jesus", recréent cette magie mais l'on sent bien que ce n'est pas sur ce créneau déjà balisé que Josh Rouse trouvera sa voie. Cette voie, nous l'avons vu l'emprunter lors d'un récent concert parisien où parlaient des guitares franches, résidus inattendus d'influences originales chez un américain de Nashville, la new wave anglaise des années 80. C'est là, sur scène, épaulé par un groupe solide qui fait bloc autour de chansons généreuses, que Josh Rouse est finalement le plus convaincant. Délesté de ses tics et de ses bonnes manières, il donne alors la pleine mesure de son talent. |
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