| | | par Francois Branchon le 17/02/2000
| Morceaux qui Tuent Both sides now
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| Surprenant album venant jalonner d'une nouvelle pierre blanche l'itinéraire d'une chanteuse folk des années soixante aux débuts "normaux" (ballades acoustiques, guitare et bandeau dans les cheveux, mais pas de moustache), initiatrice à l'occasion de sa rencontre avec le groupe Weather Report d'une variété nouvelle de jazz fortement infusé de folk (première pierre blanche avec l'album "Hejira"). La voici "crooneuse" de charme, Joni se la jouant Frankie, soutenue par un parterre-big band symphonique de soixante-dix musiciens, distillant de précieux arrangements à la Nelson Riddle. Poussant cet hommage à son zénith logique, Joni Mitchell a choisi dix "classiques" ("Stormy weather", "At last", "You're my thrill", "Don't worry about me"..) et revisite deux de ses anciens titres, "A case of you" et surtout son emblématique "Both sides now", si belle chanson de 1968, popularisée en France par Marie Laforêt ("Je n'ai rien appris"). Sections de cuivres veloutés et swing soft, solistes sans reproche et surtout la grande surprise : sa voix, que l'on n'imaginait pas autrement qu'intimiste et que Joni Mitchell se prend pour le coup à élever, à faire monter en puissance, tout en lui gardant ses qualités de douceur. Un album profond et nocturne, embarqué dans une sorte de pessimisme morne de vin triste solitaire au comptoir d'un bar avant la fermeture. Comme une ambiance à la Billie chantée par une Ella... |
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