| | | par Sophie Chambon le 03/05/2002
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| C'est le deuxième volet des expériences électro-acoustiques du saxophoniste anglais John Surman et du batteur américain Jack DeJohnette, la suite après vingt ans de cheminements dans un environnement doucement obsessionnel. Enregistré à Tampere (Finlande) et Berlin en novembre 2000, "Invisible nature" est dédié à l'improvisation que souligne l'électronique et ses nombreux effets reconnaissables : batterie électronique, nappes de clavier, réverb et Midi Wind Controller. De longues plages qui débutent en douceur par un austère "Mysterium" puis un hymne plus vif, moins sidéral à la nature "Rising tide" qui s'achève par une invitation à la danse très rollinsienne. Dans "Outback spirits" les échos et réverb prennent encore leur temps pour développer cette conversation avec les esprits de cette invisible nature dont on sent pourtant bien la présence par moment. Certes, cela circule très bien entre les deux hommes au point que l'on ne sait parfois démêler qui impulse dans le duo, tant l'échange est appuyé et complice, l'énergie revigorante du batteur tempérée par les transes. Mais pour autant la démonstration n'est pas toujours convaincante. D'où vient que l'on ne se sent pas du tout transporté, seulement apaisé (ce qui n'est déjà pas si mal, reconnaissons le) avec la dernière ballade "Song for world forgiveness" de Jack DeJohnette passé au piano pour la circonstance ? Cette composition finale traduit bien l'intérêt légèrement ennuyé que l'on finit par ressentir à l'écoute de ces longues plages décidément trop planantes. |
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