| | | par Jérôme Florio le 12/05/2008
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| Selon sa bio, le californien de 28 ans a fait sa crise mystique lors d'un périple dans le désert mais rassurez-vous, il est infiniment moins dangereux qu'un David Koresh.
John Shannon tisse des chansons délicates, aériennes, qui semblent toutes dériver du même moule, ou d'une vibration que Shannon s'essaie à retrouver à dix reprises. "American mystic" joue la simplicité pour produire des émotions complexes : l'Américain s'y accompagne de sa seule guitare acoustique, avec à la rigueur une ou deux pistes supplémentaires pour une autre guitare ou des harmonies vocales. Certains titres, comme "Forgiverness", s'inscrivent immédiatement en mémoire. On est à la lisière d'un folk "lounge", qui s'installe comme une ambiance, le disque pourra plaire aux amateurs de José Gonzalez. Mais les couleurs sont différentes : chaleur boisée chez le suédois, sonorités métalliques (guitare folk en accords ouverts, finger-picking au toucher léger) et voix plus féminine chez l'Américain.
John Shannon semble détaché des contingences de ce monde : sa musique est gracieuse, on y parle plus volontiers des éléments que des tracasseries du quotidien. Mais elle manque d'un poids qui nous accrocherait davantage à elle, on contemple "American mystic" de loin, comme un beau paysage que l'on sait hors de notre portée. |
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