| | | par Frédéric Joussemet le 22/05/2000
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| John Scofield est un bon guitariste : il a joué avec les plus grands du jazz (de Mingus à Miles) et il maîtrise à merveille son instrument, aussi bien les phrasés que le son. Celui-ci peut-être contesté par ceux qui aiment les sons sales ou chauds, mais il faut reconnaître qu'il a sa propre sonorité, faite de réverbérations courtes et d'une légère saturation. De fait c'est aussi un virtuose, faisant miauler sa guitare à coup de bends millimétrés sur des articulations parfaites. Oui, c'est sans doute un grand guitariste... mais que reste-t-il à la musique ? Sûr de son talent, John Scofield semble délaisser complètement l'accompagnement : un batteur martèle le rythme, une basse boucle sans cesse et de merveilleux synthés "eighties" (genre "Le grand bleu" ou Genesis, bref que du bon !) coulent un bitume stérile sur lequel le "maître" déroule sa science. Magnifique retour en arrière pour le blues où chaque musicien peut, normalement, trouver suffisamment de place pour vivre la musique. Certes ce n'est pas vraiment du blues, mais l'excuse n'est pas valable, la funk pousse elle aussi à la liberté. Joli péché d'orgueil de la part d'un guitariste qui pourrait faire de grandes et belles choses s'il s'écoutait un peu moins jouer. |
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