A plus de 85 ans, l'infatigable et insatiable John Mayall tourne toujours. Vu récemment (septembre 2019) pour une supposée tournée d'adieu (que de distance depuis ce premier concert en août 1968 au festival de Sunbury !), JM arpente les planches comme chez lui, passe du clavier à la guitare, de la guitare à l'harmonica et termine son concert par "Room to move", sa scie éternelle à lui. Certes, il peine aujourd'hui à la pousser dans les aigus, a du mal à chanter et jouer de l'harmonica en même temps (passage fétiche du morceau), mais entouré de musiciens qui pourraient être ses (petits)enfants, il tape du pied et agite ses cheveux blancs comme un gamin. Mayall fait et se fait plaisir, la scène est son indispensable royaume, souhaitons lui que ce soit précisément là qu'il parte un jour.
Ce concert édité par le label anglais SFM, capté en 1982 au New Jersey Capitol Theater de Passaic est assez spécial. Autour de JM étaient (presque) reconstitués les Bluesbreakers de la grande époque de la fin des 60's et des fameux albums "Bare wires" (1967) ou "Blues from Laurel Canyon" (1968), à savoir Colin Allen (batterie) et Mick Taylor (guitare), seul Stephen Thompson (basse) était remplacé par John McVie (Fleetwood Mac et ancien Bluesbreakers lui-même). Mayall rajoute une couche de chantilly sur le gâteau en conviant de vieux cousins bluesmen qui se succèdent sur scène le temps d'un ou de deux morceaux : Etta James, Buddy Guy & Junior Wells, Albert King, Sippie Wallace... Un beau monde euphorique.
JOHN MAYALL & The BLUESBREAKERS Live at Capitol Theater Passaic NJ June 1982