| | | par Jérôme Florio le 15/08/2005
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| Qu'est-ce qui peut pousser un jeune français à changer son nom de Jérôme Dumont en Johan Asherton ? Peut-être des coups de lune encaissés à l'écoute du "Pink moon" de Nick Drake, brûlures qui se font toujours sentir sur ce huitième disque.
Pas pressé de céder aux sirènes du business pour chercher une meileure exposition médiatique, Johan Asherton s'occupe à polir dans son coin des folk-songs taillées dans des matériaux éprouvés - du bois et de l'ambre, matière dont il était dit dans les temps anciens qu'elle "contenait la lumière du monde". "Amber songs" continue avec une tranquille détermination cette veine acoustique qui est la sienne depuis ses débuts en solo en 1988 (après des passages dans des formations rock et blues, les Froggies puis Liquid Gang).
Le style d'Asherton s'inscrit sans complexes ni cachotteries dans la tradition du folk anglais (Fairport Convention, John Renbourn, Bert Jansch...) dont l'image d'Epinal est la figure d'ange de Nick Drake. "Amber songs" prête le flanc à bien des comparaisons voix profonde, finger-picking sur des accords ouverts, contrebasse vibrante (plus violon, mandoline et accordéon) habillent des chansons au maintien grave et digne. L'orthographe et les sonorités indiquent un imaginaire marqué par la culture celtique ("Shaughnessy O'Reilly", "Cockelburr Slough", "Old man tyme") ; on y entend des histoires sans âge, de marins et de femmes qui attendent anxieusement au port, de dames avec de la lavande et du laurier dans les cheveux...
"Amber songs" contredit parfaitement notre barde national à succès Maxime Le Forestier : on peut choisir sa famille, ou son pays. Johan Asherton l'a fait et y demeure fidèle. |
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