Figure 8

Jimmy Smith

par David Lopez le 13/02/2003

Note: 8.0    
Morceaux qui Tuent
Stupidity tries
Pretty Mary K


Sur les traces de Beatles qui auraient trop vécu outre-Atlantique, là où d'autres s'aventurent timidement, Elliott Smith y va franco et n'en finit plus d'avancer. Passée la période "Heatmiser", il était revenu en solo sur un terrain purement acoustique avec deux albums épurés, "Elliott Smith" et "Roman candle", faisant preuve d'un tel brio qu'on s'était demandé si le bonhomme n'avait pas définitivement trouvé sa voie dans le dénuement instrumental et l'art de la mélodie bien troussée. Puis est arrivé "Either/or" et la consécration, laissant entrevoir une ouverture sur "Xo" le magnifique, album de l'épanouissement où Elliott Smith assumait enfin cette veine pop, toutes familles instrumentales à l'appui. "Figure 8" marche dans ses pas, et pas sur la pointe des pieds. Sans trop miser sur les violons, il a laissé pousser ce germe de l'arrangement pop-rock, à base de combo classique guitare/basse/batterie bien sur, mais aussi de piano, d'orgue et de voix, dont le plus bel exemple est le morceau "Pretty Mary K". Ce n'est pas pour autant qu'il a perdu le goût de la ballade acoustique et intimiste ("Everything reminds me of her") ou des arpèges virtuoses de ses débuts solos. Eh oui, Elliott Smith sait tout faire, avec ("Son of Sam") ou sans guitare ("Everything means nothing to me"). Si vous ne vous laissez pas avoir par la pochette qui le présente en jeune premier, vous apprécierez une fois de plus l'art de cet homme qui en est déjà revenu, et ce "Figure 8" aux accents californiens, album bien moins séduisant que les précédents, mais toujours sacrément bluffant.