| | | par Francois Branchon le 04/09/1999
| Morceaux qui Tuent Au Mont Sans-Souci Mustang Bang bang
| |
| A la manière du taciturne Gérard Manset, Murat peut fédérer un bataillon d'inconditionnels comme susciter le rejet immédiat. Sa musique et surtout sa voix à la traîne peuvent assez vite lasser ceux qui s'y frottent. "Mustango" n'échappe pas à cette règle, et si Murat donne comme toujours l'agaçante impression de s'y mettre souvent en scène dans le seul but de se contempler (cette façon de balancer "ta gueule" dans "Belgrade", les nombreux autoportraits "posés" du livret...), la musique a elle pris du nerf, des ailes chatoyantes (beaucoup moins d'électronique) et vole aujourd'hui nettement plus haut que les cols du Massif Central. Confession : "J'asperge au Tabasco, ma platée d'aligot"... Amérique oblige, quelques fructueuses rencontres ont eu lieu : Marc Ribot, Harvey Brooks et plus surprenant, Joey Burns et John Convertino de Calexico. Le duo de Tucson semble plutôt coincé à contre emploi, jamais vraiment livré à lui-même (à l'exception de "Viva Calexico") mais se révèle accompagnateur précieux : John Burns au violoncelle sur "Mustang" ou à la contrebasse sur un "Bang bang" à la jouissance lancinante. Un album qui ne justifie certainement pas l'agitation médiatique frôlant le publi-reportage qui entoure sa sortie, mais qui, sous réserve du verdict du temps, est le meilleur de Jean-Louis Murat à ce jour. |
|
|