Rites

Jan Garbarek

par Francois Branchon le 01/11/1998

Note: 8.0    
Morceaux qui Tuent
Last rite


La carrière de Garbarek est un modèle du genre. A dix-sept ans, il joue aux côtés de Don Cherry, puis de George Russell. En 1969 un dénommé Manfred Eicher monte le label ECM et l'invite à enregistrer pour lui. C'est le début d'une collaboration exemplaire, puisque près de trente années plus tard, le saxophoniste propose "Rites", son 25ème album pour la maison munichoise. Garbarek est aussi et avant tout un musicien de voyages et de rencontres, multipliant à l'envie les expériences de toutes sortes. Le folk scandinave, un orchestre à cordes, un duo avec une harpe, une rencontre avec un oud, Nusrat Fateh Ali Khan ou le Hilliard Ensemble sont autant de pierres blanches dans sa carrière. Il demeure toujours le musicien qui aime relever les défis de concilier les musiques. "Rites" est donc aussi un lieu de rencontres : avec l'ensemble symphonique de Tbilissi, le bassiste Eberhard Weber (vieille connaissance ECM), un chœur de garçons suédois ou la percussionniste Marilyn Mazur. Son jeu, au ténor comme au soprano, est toujours aussi fluide et aérien, se croisant parfaitement avec ses hôtes. Mais c'est surtout son compatriote technoïde Bugge Wesseltoft qui, apportant sa science de l'ambient nonchalant, donne ici une dimension nouvelle à Garbarek. "Last rite" par exemple, est un défi planant et psychédélique à faire pâlir les rois du genre.