One man band

James Taylor

par Jérôme Florio le 15/04/2008

Note: 2.0    

"I wanna kill James Taylor" est le titre d'un brûlot punk de Ivan & The Executioners (New-York, 1979) : on a en effet des envies d'homicide à l'écoute de "One man band", best-of en concert de la carrière de James Taylor. Pourtant je ne le déteste pas, lui qui a contribué à définir le style "singer-songwriter" au tournant des années 60-70 (un genre représenté aujourd'hui par Neal Casal, par exemple) ; et puis il a traîné dans pléthore de bons coups, "Harvest" (Neil Young), "Blue" (Joni Mitchell), "Tapestry" (Carole King, dont il reprend ici mièvrement "You've got a friend"), Crosby Stills & Nash… Bien employées, ses harmonies vocales et son jeu de guitare amenaient une couleur chaude et chromée, reconnaissable, "middle-of-the-road" : un endroit de la route dangereux quand on conduit en roupillant, ce qui est le cas au long de ces 19 titres que Taylor ressert sur scène tournée après tournée - une aisance de pro qui confine à la routine pas très intègre.

Le titre de ce double live est un mensonge : James Taylor est vite rejoint par l'omniprésent piano de thé dansant de Larry Goldings, un chœur féminin, et enfin une section rythmique complète pour un "Slap leather" quasi-rappé et très embarrassant. C'est surtout en tant qu'interprète que Taylor atteint très vite ses limites. Non pas qu'il chante mal ou faux : son filet de voix nasillard est au service d'un répertoire d'une grande mollesse. On touche au ridicule quand il s'essaie au blues sur "Streamroller" – le public tape dans ses mains en rythme. Bientôt en concert à Paris pour 78 eurodollars max., ça fait cher la sieste.

Morceaux qui puent :
- Streamroller
- Slap leather

NB : "I wanna kill James Taylor" est téléchargeable sur le blog mp3 de la station WFMU, suivre le lien "plus d'infos" sur le bandeau gauche !