| | | par Emmanuel Durocher le 02/05/2007
| Morceaux qui Tuent
Morning hero
Dream on
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| Le premier album d'Izabo est un peu comme une lettre envoyée d'un pays lointain par un vieux copain dont on est sans nouvelles depuis un bout de temps. Elle arrive suite à de nombreuses péripéties postales au moment où on ne l'attend plus avec un ton à la fois familier et dépaysant.
C'est d'Israël qu'arrivent cette carte postale sonore et ses auteurs, quatre musiciens de Tel-Aviv, ensemble depuis une bonne dizaine d'années. Sorti en 2003, "Fun makers" est resté depuis inaccessible, il a fallu l'esprit de découverte de producteurs (Mike Hedges de U2, The Cure...) et de programmateurs (Transmusicales de Rennes) pour qu'Izabo se fasse un nom sur la scène européenne (nom d'ailleurs inspiré par le personnage de Michelle Pfeiffer dans "Ladyhawke").
On débute avec "Morning hero", morceau radical et obsédant qui rue dans les brancards, où les guitares aux sonorités cassantes donnent la réplique au chanteur Ram Shev Tov, à la voix perçante qui rappelle le John Lydon des débuts de PiL. La musique des Israéliens s'inscrit dans la tradition d'un rock anguleux où viennent s'immiscer des touches méditerranéennes ou orientales de plus en plus apparentes au fur et à mesure du disque ("Undo song", "Tide and sea"). Mais à vouloir trop en faire, l'ambiance peine à s'installer sur quelques titres, quand ça se disperse au niveau instrumental. On s'attardera sur "Dream on", morceau de clôture et hommage au "The end" des Doors, la même sorte d'apocalypse larvée si ce n'est qu'ici, les guitares ne sortent pas du désert irradié du Nevada ou du Nouveau-Mexique mais plutôt des sables orientaux gangrenés par les guerres du pétrole.
"Israel will they sing happy Noël" chantait Siouxie en 1980, on sait que les Noëls ne sont pas toujours joyeux en Terre Sainte mais il y a maintenant des musiciens qui savent apporter un peu de fun. Espérons simplement qu'ils ne restent pas au stade de la curiosité et puissent ouvrir la voie à d'autres groupes.
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