En s'éloignant de la simplicité de ses débuts, Sam Beam a à coeur de diversifier son champ musical : un travail pleinement accompli avec "The shepherd's dog" (2007), et poursuivi voire amplifié avec ce "Kiss each other clean". Le premier titre (révélateur), "Walking far from home" empile les ambiances, sans parvenir à en choisir aucune. Malgré les velléités d'une recherche sur les arrangements et les textures (électronique, cuivres, un soupçon de sono mondiale voire de rock progressif), c'est l'effet inverse qui est obtenu : ce disque est terne, étouffé. La faute, peut-être, à une trop longue gestation en studio – neuf mois – qui a fait s'évaporer l'élan vital des compositions. Le ravalement de façade ne va pas jusqu'à affecter l'écriture de Beam, fondamentalement la même qu'auparavant et douée pour les mélodies, mais fait ressortir ses faiblesses d'interprète. On ressent "Kiss each other clean" dépourvu de raison d'être, comme si Sam Beam était devenu le spectateur de ses propres chansons.
IRON & WINE Rabbit will run (Live at the Greene Space 2011)