Around the well

Iron and Wine

par Emmanuel Durocher le 03/07/2009

Note: 8.5    

Mélangeant chutes du premier album ("Creek drank the craddle") et autres travaux en studio, "Around the well" est un recueil en deux volets, empli de petites pépites cachées composées par Sam Beam, tête pensante d'Iron & Wine. Comme ses prédécesseurs, cette compilation possède la vertu d'engendrer dès la première écoute un irrépressible sentiment de mélancolie et de nostalgie, faisant le lien entre un folk ancien noyé dans les larmes et ses héritiers (pas plus gais pour autant) de Nick Drake à Elliott Smith en passant par Sufjan Stevens et les métamorphoses de WIll Oldham.

On reste abasourdi par ce que peut faire un seul homme avec sa voix, sa tête et quelques cordes. L'Américain marie songwriting folk, mélodies pop et ambiances country avec une élégance rare, la beauté et la simplicité des compositions se révèlent à travers des détails comme les arpèges cristallins de la guitare, le fingerpicking lumineux du banjo et une voix à sens unique. Les deux disques s'écoutent sous l'oreiller en rêvant davantage à des cabanes dans le Middle West qu'à des châteaux en Espagne.

Beam fait même le pari de la transmutation inverse en transformant l'or en plomb : il reprend des morceaux grandioses et obtient un composé brut et intense : le "Waiting for Superman" des Flaming Lips est beau à pleurer, "Love vigilantes" de New Order se fond dans un mutisme bizarrement entraînant et "Peng!" de Stereolab devient une perle folk teintée de country.

Forcément imparfaite, cette double compilation ne possède pas la cohérence d'un chef-d'œuvre comme "The shepherd's dog" mais permet de découvrir des morceaux de la plus haute importance d'un barbu vraiment pas barbant.


IRON & WINE Love vigilantes (New Order) (Live Long Beach 2009)