Antics

Interpol

par Nicolas Gillet le 08/12/2004

Note: 8.0    
Morceaux qui Tuent
Evil
Slow hands
Public pervert
C’mere


Dans la lignée de "Turn on the bright lights", Interpol revient à la charge avec " Antics". Sous le regard impavide de la "fashion generation", Strokes et Yeah Yeah Yeahs en tête, le quatuor creuse davantage son sillon en solitaire, moins tendance mais aussi classe. Mais au-delà d’une élégance de façade, la sobriété et l’efficacité des quatre New Yorkais prévalent sur leurs compositions racées. Dix morceaux évoluant pratiquement indépendamment les uns des autres, comme une collection de chansons hétéroclites et pourtant complémentaires.

Passée la paisible ouverture "Next exit" et sa progression lancinante, la fureur reprend ses droits. Plus de temps à perdre : la batterie est cinglante, la basse ronronne et la voix hypnotique de Paul Banks colle à des guitares acérées. Le décor est planté. Quasi invariable, l’univers du groupe oscille entre atmosphère tendue et son limpide. Toutefois, la détresse glaciale de leur première production laisse ici la place à un disque plus clair, moins tourmenté. Une résignation optimiste en quelque sorte. Si Paul Banks affiche sa fragilité sur le touchant "A time to be so small", l’album foisonne de singles imparables et foudroyants comme "Evil", "Slow hands" ou "C’mere".

"Antics" n’est pas franchement différent de leur premier album post punk mais l’écueil délicat du deuxième est franchi haut la main. Une majorité de titres fulgurants et une poignée de chansons poignantes : plus qu’une confirmation, l’espoir de voir Interpol persister dans cette voie indépendante tout en gardant ce style épuré et ravageur.