| | | par Hugo Catherine le 09/03/2010
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| Ido
Govrin, en étirant l'espace, ralentit l'espace. Majestueux, les
morceaux prennent la forme de longs souffles et de vastes nappes. Le
flux est continu, progresse graduellement, sans rupture, jusqu'à
nous envelopper tout entier. Il se dégage une puissance glaçante,
qui se prête aux visions, aux projections de l'imagination. Vous y
verrez ce que vous voudrez.
Sur
"Lateral", Ido Govrin atteint un nouveau palier
d'intensité. Un vibrato permanent hypnotise et dessine deux minutes
de coma profond. Les signaux sonores, d'une résonnance sourde,
parviennent à nos oreilles comme si nos capacités auditives étaient
atteintes. Cette piste fait l'effet d'un blast, nous perdons pied. Du
vibrato nait le mouvement, mécanique. A la manière des créations
futuristes du début du siècle dernier, c'est le mouvement
irrépressible, l'ondulation sans frottement. D'une oreille à
l'autre, nous portons le poids de cette dynamique.
Par
des jeux de superpositions et de variations, "Moraine"
couvre un large spectre d'intensité sonore. De l'à-peine audible
("Medial") aux bruits les plus trash ("Recessional"),
Ido Govrin adopte une démarche extrémiste, alternant quasi-silence
et sur-présence. Nous visualisons d'abord un film aérien et
mélancolique mais la félicité vire parfois à la torpeur, voire à
l'effroi, comme dans un film d'horreur. |
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