| | | par Sophie Chambon le 14/06/2003
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| Daniel Humair symbolise laventure improvisée du jazz et à ce titre, sinscrit dans les toutes dernières productions du label Sketch, dont il est un des musiciens phares. Après le remarqué "Work" en trio avec Steve Lacy et Jean Jacques Avenel, et avant son prochain "Baby boom", où, entouré de la nouvelle génération, il défriche des espaces libres, nul ne lempêche de montrer une face plus américaine dans le quartet Earmix. Il y apparaît dans une autre formation, "mixte" (deux Américains et deux Européens), plus originale quant à linstrumentation : il sagit dun quartet sans piano avec un ami de longue date Marvin Stamm, à la trompette et au bugle, "musicien de pupitre", plutôt méconnu depuis quarante ans, David Friedmann au vibraphone, et Sébastien Boisseau à la contrebasse. On entend des compositions très variées de chacun des musiciens, quelques-unes savoureusement "empruntées" à Joe Henderson et Joachim Kühn, des reprises du précédent album "Work", "Huchedu" et "Bois darbre" abordées différemment, car rafraîchies à chaque fois. Ainsi est formé le répertoire de cet album éclectique et pourtant homogène, puisque tous ces musiciens arpentent les mêmes rivages, à la recherche dun horizon partagé. Cet album à lélégance savante, tout en sonorité de cuivre et de bois, se découvre lentement, au fil du temps, dans cette traversée initiatique dun univers clairement exposé et pourtant dune luminosité ténue. Lent, austère, attirant comme la fascination craintive dOrphée remontant à la surface des émotions, "Earmix" touche au plus près. |
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