| | | par Francois Branchon le 01/07/1998
| Morceaux qui Tuent Third week in the Chelsea
| |
| La barbe et les cheveux sont blancs mais le guitariste est intact et (allez osons !) éternel : Jorma Kaukonen, sous son nom ou celui de son groupe bientôt trentenaire Hot Tuna, sort métronomiquement des albums clonés, au répertoire rarement renouvelé. Alors, un de plus ? Oui, sauf que la formation est nouvelle (ils sont 5 ici, dont un pianiste !) et tous les morceaux y prennent un coup de sang salvateur. "Hesitation blues", carte de visite du groupe, est joué sur un tempo lent et le pianiste occupe la place de choix, "Walkin' blues" de Robert Johnson confirme la prise de coffre, "True religion" (rarement joué en concert) est marqué par des vocaux très exacerbés de Kaukonen, quasi écartelés entre la guitare acoustique rageuse et les attaques de basse de Jack Casady : superbe ! "Uncle Sam blues", soutenu par un orgue discret est totalement hypnotique. A peine le temps de regretter une version trop "bastringue" de "99 year blues", que déboule "Ice age", toujours aussi percutant dans les échanges basse-guitare et "Mann's fate", l'instrumental du premier Hot Tuna en 1970, avec sa fameuse et "infaisable" descente de guitare (il ne la réussit plus tout a fait comme avant, mais cela reste impressionnant !). La grande surprise (de taille) est la reprise d'un titre de Jefferson Airplane, composé par Kaukonen pour l'album "Bark" et porteur du message fondateur de Hot Tuna : "Third week in the Chelsea" raconte en effet la saturation du guitariste pour sa vie superficielle de rock star au sein de l'avion psychédélique qui, alors en pleine gloire, donnait plus de 200 concerts par an. Il tirera sa révérence pour fonder Hot Tuna et partira jouer le simple blues dans les circuits de petits clubs, une vie qui est toujours la sienne aujourd'hui. Cette version est splendide, les accords plaqués et les mots chantés avec une pointe de rage supplémentaire. Jorma Kaukonen persiste et signe ! |
|
|