Fondé par le guitariste Tony Reeves et
l'organiste Dave Greenslade, deux anciens Colosseum lassés du jazz
rock, Greenslade tente une synthèse d'un peu tout pour produire un
premier album ("Bedside manners are extra" Warner 1973)
reconnu par les amateurs de rock progressif comme bon. Deux autres de
la même veine suivront puis Reeves quitte la barque pour l'aventure
insolite et originale de Curved Air.
Greenslade sans son (vrai)
leader se cherche, et ce quatrième album qui parait en 1975 part
dans tous les sens : du rock basique pénible ("Animal farm"),
le rapide "Newsworth" à la batterie très curieuse, du
clavecin et des chœursnnels ("Time"), de la BO de série B
("Gangsters"), du King Crimson mou ("Tide"), de
l'expérimentation ("Doldrums") où le chanteur Dave Lawson
livré à lui-même s'amuse avec son synthétiseur ARP (la classe en
1975) avec des effets aujourd'hui bien datés, et à tant faire
pourquoi pas des harmonies espagnoles ("Catalan")... Au fil
des morceaux, la voix de Lawson devient agaçante, se forçant trop,
jamais détendu le quidam, et pour finir, une outro au Moog. Seul
"The ass's ears" est un morceau sophistiqué dans le bon
sens du terme et relativement inventif, progressivement parlant.
Les pochettes de Greenslade surfent
depuis le départ sur la mode initiée par Roger Dean pour les
pochettes de Yes, pour eux c'est Patrick Woodroffe qui s'y colle.
En bonus de cette réédition, un
concert de 1975 pour la radio suédoise, où fort heureusement
figurent des titres du premier album, "Pilgrims progress",
"Bedside manners are extra" et "Drum folk" et du troisième, "Joie de vivre" et "Spirit of the dance".