| | | par Martin Simon le 27/07/2004
| Morceaux qui Tuent Merge, a vessel, a harbour Moving picture silent films Faithful night, listening
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| Sortis de nulle part, c'est avec une jolie collection de ballades introspectives que les canadiens de Great Lake Swimmers viennent bercer le monde de la musique folk. En tête, un jeune homme du nom de Tony Dekker, et déjà, pour sûr, petit songwriter en herbe.
D'une mélancolie à fleur de peau, ce premier album hérite dignement d'un certain esprit de composition, de Nick Drake à Neil Young. Dix titres d'une tristesse enchanteresse, chuchotés au creux de l'oreille, qui chagrinent et font sourire. Parfois, quelques notes de pianos ou d'accordéon ("Moving pictures silent films", "I will never see the sun") viennent timidement caresser la guitare du jeune chanteur, comme pour dépeindre, avec plus d'amertume encore, un univers intime, fragile, presque voilé. C'est simple et sans prétention, mais sacrément émouvant... Avec son timbre proche de Belle & Sebastian, Tony Dekker est donc plutôt doué : parmi les mélodies les plus touchantes, on comptera "This is not like home", "Faithful night, listening", "Merge, a vessel, a harbour".
Bien sûr, la musique de Great Lake Swimmers, dépouillée à souhait, repasse parfois par les mêmes endroits, où d'autres sont passés avant. Mais elle sait également battre les sentiers, ne serait-ce que par sa dimension sonore très intéressante : enregistrée dans un vieux silo à grain, on y entend le moindre frottement de corde, la moindre reverberation, comme si on y était ; d'omniprésents criquets y chantent en coeur, doucement. Avec Great Lake Swimmers, la nature est à votre porte : fermez les yeux, c'est paisible, léger, et ça fait un bien fou.
Sombres étrangers jusqu'à maintenant, les membres de Great Lake Swimmers gagneront sans problème à être connus. Car si leur musique n'a rien de révolutionnaire, elle peut au moins se féliciter d'offrir quelques grammes de finesse bienvenus, et surtout bien pensés. |
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