The fantastic voyage of Goblin

Goblin

par Francois Branchon le 16/06/2007

Note: 6.0    

En 1974, les Italiens The Cherry Five, douchés par un refus du producteur de Yes Eddie Offord de les produire, quittent cette Angleterre où ils pensaient devenir célèbres, regagnent le pays, changent leur nom en Goblin, signent sur le label sans envergure Cinevox, qui leur confie la compo de bandes sons de documentaires ("faites donc comme le Pink Floyd !!")... Et c'est par hasard que Dario Argento va tomber sur un de leurs scores. Le gourou de l'horreur italienne stylisée ne les lâchera plus, et Goblin sera de tous ses génériques.

Classés comme fleuron de l'underground psychédélique italien, revendiquant les influences d'Amon Düül II, de Can et de Popol Vuh, Goblin penche plutôt du côté du rock progressif, offrant un patchwork charpenté (d'aucuns parfois diraient un fatras) où se croisent Emerson, Lake & Palmer (pour le pire), Pink Floyd (période "Atom heart mother"), les Allemands de Eloy ou Mike Oldfield, parfois les uns sur les autres, parfois parsemé de gloups galactiques ou de cris(sements) d'horreur... S'il arrive que son emphase soit un peu trop téléphonée, Goblin parvient quand même à installer des climats efficaces ("L'alba dei morti viventi" du film "Dawn of the dead" de 1978 ou "Suspiria", "Witch" et "Sighs", trois excellents (et hallucinogènes) morceaux du film "Suspiria" de 1977).

Cherry Red s'attaque, après les françaises aux malles du passé musical italien via une nouvelle structure, Bella Casa. Goblin a ses fans, notamment tous ceux d'Argento qui vont être ravis de trouver ici les BO de "Profondo rosso", "Roller", "Suspiria", "Il fantastico viaggio del bagarozzo Mark", "Zombi", "Dawn of the dead", "Patrick", "Squadra antigangsters", "Contamination", "Tenebre", "Phenomena", " La chiesa" et "Buio omega"... A suivre.