| | | par Alexandre Leroy le 22/02/2002
| Morceaux qui Tuent The forest Flowers
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| Après l'album collectif "Enter the Wu Tang" (1993) qui changea la face du hip-hop à tout jamais, les premières escapades en solo des membres du Wu Tang Clan sont elles aussi entrées dans la légende ("Tical" de Method Man, "Only built 4 cuban linx" de Raekwon (1995), "Liquid swords" de RZA (1996)...), mais malheureusement, si les sorties estampillées Wu Tang sont toujours des événements, c'est moins par assurance de qualité que pour savoir si les guerriers de Shaolin seront de nouveau un jour à la hauteur de leurs débuts. Prudence alors pour "Bulletproof wallets", troisième album de Ghostface Killah, après le classique "Ironman" (1996) et le discret quoi qu'efficace "Supreme clientele" (2000). Première constatation, Ghost a su s'entourer, RZA et Allah Mathematics, les deux artisans du Wu Tang assurent la majorité des productions. Les musiques sombres, truffées de samples soul sont donc bien au rendez-vous et collent parfaitement avec le flow atypique du rappeur qui semble sur le point d'éclater en sanglots à chaque fin de couplet. Citons également le travail de The Alchemist (Dilated Peoples) qui signe deux morceaux percutants, "The juks" et "Forest", où Ghost raconte un conte (pas pour enfant) avec un Bugs Bunny sous coke et des personnages Disney qui pètent les plombs, le tout accompagné d'une flûte apocalyptique. Les membres du Wu ne sont pas en reste, Method Man et RZA viennent poser quelques couplets tandis que Raekwon, qui souhaite se relancer après le cuisant échec de "Immobilarity" (2000), accompagne Ghostface tout au long de l'album. Certains morceaux ont d'ailleurs la saveur du fameux "Cuban linx" (1995), dans lequel Ghost était l'invité de Raekwon : le violent "Hilton" ou "Maxine", l'histoire d'une junkie complètement barge. Malheureusement, l'ensemble n'est pas de la même (excellente) facture et les bombes côtoient les morceaux médiocres ("Ghost showers") ou très commerciaux (le single "Never be the same again" avec le chanteur R'n B Carl Thomas). Pire encore, "Love session", un titre à la production soyeuse et au refrain harmonieux chanté par le groupe "Ruff Endz" (beurk !). "Bulletproof wallets" est donc un bon album, mais qui ne restera pas dans les annales du hip-hop en raison d'erreurs trop dévalorisantes. Dommage. |
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