| | | par Sophie Chambon le 27/12/2005
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| Une pépite rare, cet album de Gary McFarland enregistré chez Verve en 1963 et réédité via FiveFour la toute nouvelle division jazz de Cherry Red.
Ce compositeur-arrangeur-vibraphoniste complètement oublié de nos jours avait un talent mélodique certain, une jolie inventivité associée à un art consommé du dosage des sonorités et des timbres. Les orchestrations du vibraphoniste, disparu tragiquement en 1971, sont efficaces, propices à créer des climats divers au sein d'un même morceau, qui nous transportent de rêveries nocturnes en promenades urbaines : cordes et vents se marient délicatement comme dans "Reflections in the park" rehaussées de solos de vibraphone dans "Night images".
Et puis surtout on retrouve Bill Evans dans ce qui sera son ultime expérience de sideman. A notre époque où tant de bons pianistes essaient désespérément de tirer leur épingle du jeu, ses interventions sont d'une évidence lumineuse et d'une grâce naturelle. Il demeure inimitable, même dans ce qui devait être pour lui une commande de studio. Au fur et à mesure que l'album défile, on se plaît à entrer dans cette atmosphère de l'époque qui swingue finement. C'est une musique qui danse et on ne sera guère surpris d'appendre que l'arrangeur signa aussi des ballets. Un album bouclé sobrement en six titres avec des interventions bien construites au vibraphone, ou à la guitare. Quand c'est Jim Hall qui s'y colle, dans l'avant-dernier titre, le plus long, "Misplaced cowpoke", une véritable petite histoire racontée en dix minutes, le dialogue est savoureux. Le résultat ne manque pas de séduction : alors, ne boudons pas notre plaisir
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