| | | par Jérôme Florio le 11/05/2005
| | |
| "Bye-bye Brooklyn", l'ouverture du premier disque de Fruitkey, n'est pas une déclaration d'intention : Jason Glasser a bien pris la clef des champs, en quittant New-York en 2001 pour venir s'installer chez nous.
Depuis plus de dix ans, Fruitkey est la cour de récré de Glasser, un nom qui recouvre ses multiples activités : plasticien, travail sur des films d'animation, performances diverses. Profitant d'une pause de son autre groupe Clem Snide (et accompagné de leur batteur Eric Paull), il se défoule sur un "Beauty is" qui lui ressemble, gentiment dispersé et fourre-tout. "Music 4 hippies rainbow" a la touche débraillée que l'on connaît à Beck ; "Love of the city" est un conte urbain mélancolique souligné par des cordes ("A song for you" est dans la même veine, en moins réussie Jason Glasser y cite Jim Morrison, deux vers tirés de "End of the night"). Chansons et instrumentaux alternent en fondus-enchaînés tout doux : sur "Fruit salad surgery", au titre rigolo, quelques notes de guitares mises en boucle sont assaisonnées par divers trifouillages sonores. On a même droit plus loin à un concerto de mouches (!) sur "When I die, the flies will be singing my name". "Saint George and the station wagon" ressemble à un slow des Platters ("The great pretender", "Stand by me" par exemple) un peu bancal, d'ailleurs "Unchained melody" est samplée et reprise en dernier titre. Il est juste dommage que Glasser soit un chanteur très moyen.
Malgré le côté doux-dingue de Jason Glasser et sa ménagerie de sons, "Beauty is" peine à susciter un grand enthousiasme, avec son grain de folie trop sous contrôle. Un disque lunatique qui sait être à la fois coloré et paresseux. |
|
|