Fred Jimenez est bassiste, pote de Yarol celui des frères Poupaud qui officie dans la variété rock (et guitariste attité d'Hallyday), et il est également suisse. Tout ceci justifie-t-il d'écrire un énième livre - fût-il neutre - sur feu l'idole ?
Jimenez, ex de chez Tricatel (bof) se fait embauché pour la tournée de 2012, puis fera les deux dernières autres avant le rideau. Le bpuquin n'est que la transcription scrupuleuse et chronologique, presque scolaire, de son embauche puis des péripéties de la vie d'un groupe sur la route, concerts géants, hotels, répétitions (à Los Angeles évidemment), filles, soirées (arrosées et débauchées) chez l'idole.
"Fred" (comme H. l'appelle tout au long du livre), qui revendique un long passé de musicien professionnel nous parait cependant petit agneau ingénu quand il fait mine de découvrir cet univers de cour de récréation et de foire d'empoigne, où règne la hiérarchie permanente et les coups bas, intrigues de couloir, réglements de comptes entre
agents, producteurs, éditeurs, maison de disque (présentée comme LA
rapace) et même musiciens entre eux. Quant à Hallyday lui-même, donneur d'ordres qui n'attendent que des amen, ostensiblement mal élevé, mysogine (il clame en public adorer le cul de sa femme
ou réclamer des putes lors des diners), claquant son pognon avec
arrogance cruelle devant les intermittents smicards qui le servent.
Retrouvant sur la fin une forme de lucidité, Jimenez consent à considérer la bête comme un carrosse fou qui sèmait son or à tout vents, manipulé par un show business (Universal) qui colmatait les brèches et faisait tout pour écarter tout nouveau prétendant autour de la poule aux oeufs d'or. Une situation qu'Hallyday n'ignorait pas mais laissait perdurer du moment qu'il pouvait claquer 20000 dollars chaque semaine chez le bottier le plus cher et célèbre de L.A.