Synopsis : Années 30, un jeune homme, la vingtaine, mi vagabond, mi dandy, flanqué de sa guitare et de son inséparable bouteille de Bourbon sillonne les routes poussiéreuses du Mississippi. Malgré son jeune âge, il semble porter sur les épaules tout le poids du monde, traînant derrière lui comme un boulet de forçat un passé déjà trop douloureux : l'abandon d'un père, une enfance passée dans les champs de coton, sous la surveillance d'un beau-père violent, puis la mort en couches de l'amour de sa vie... Qui peut douter qu'il s'agit de Robert Johnson, l'auteur de "Sweet home Chicago", et que, de ses souffrances, il tire un blues à nul autre pareil ? Disséminant sa musique encore méconnue de ville en ville, dans un Sud raciste, Johnson a rendez-vous avec sa gloire en une date et en un lieu : la scène du Carnegie Hall, à New York, où des producteurs qui croient en son talent l'attendent. Mais son pouvoir d'autodestruction est à la hauteur de son talent : immense. Arrivera-t-il à destination ?
Le récit est parfaitement construit par Frantz Duchazeau dont on avait beaucoup aimé la biographie des Lomax. Il y ajoute son grand talent de dessinateur et coloriste, en particulier son noir et blanc, qui à lui seul installe l'atmosphère pesante de racisme du Sud profond. Ce n'est pas la première biographie dessinée de Robert Johnson (on pense à Jean Sé ou Jean-Michel Dupont et Mezzo). Nul doute que celle de Duchazeau fera date.