| | | par Sophie Chambon le 30/05/2006
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| Premier album en trio comme leader du jeune pianiste allemand Frank Woeste, ce "Mind at play" révèle d'autres facettes de ce musicien discret, venu du classique - il a beaucoup étudié Chopin et la musique sacrée - que le jazz a détourné de sa programmation initiale. Entendu dans le très particulier et exigeant "Jus de Bosce" de Mederic Collignon, il projette un duo avec la chanteuse coréenne Youn Sun Nah : la diversité de ses univers et rencontres (il joue en Allemagne et en Angleterre plus encore qu'en France) en font en conséquence un musicien très sollicité.
Enregistré sur Challenge, un label de musicien, celui du contrebassiste Hein Van de Geyn, ses compositions, captées en une prise pour la plupart, au studio de Meudon, témoignent d'une grande fluidité et de vivacité dans les idées. Mélodiste raffiné, Frank Woeste fait preuve d'un lyrisme narratif dans cet album où il a décidé de jouer ses propres compositions, à la sonorité chantante ("Line for Lia"). Dans les deux ballades qu'il reprend "How deep is the ocean" d'Irving Berlin et "Day dream" de Billy Strayhorn, il révèle de l'aisance dans ce registre intimiste. Soutenu par Mathias Allamane à la contrebasse et Matthieu Chazarenc à la batterie, qui constituent une section rythmique des plus énergiques, au groove très efficace, Frank Woeste a une parfaite maîtrise du piano aussi bien que du Fender ("Jackpot").
A l'énoncé de ses qualités, on peut être sûr d'une chose, c'est que l'on n'a pas fini d'entendre parler de lui. |
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