| | | par Hugo Catherine le 09/11/2009
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| "Alt 1989-2009", sur la durée, prend la forme d’un appel à l’hallucination sonore. Frank Rothkamm définit un espace mécaniquement oscillant, aux rebonds réguliers et à l’élasticité lourde. Les morceaux filent comme des nuées ondulantes, souvent ténébreuses voire monstrueuses. Pourtant, parfois, des lueurs et des lumières font surface, perçantes. Ailleurs, les sons se font aqueux, nous sommes pris dans une averse sonore, gouttes et gouttelettes définissant une forme d’abstraction naturaliste. "Alt 1989-2009" se démarque par des effets de spatialisation poussés. Circularité, horizontalité et verticalité se superposent et produisent un espace tangible : les sons sont bien présents. L’auditeur fait ainsi partie intégrante de l’univers sonore. Tantôt nous percevons l’appel d’un gong sur fond de pulsation hyper basse fréquence. Tantôt nous sommes encerclés par la démultiplication des chœurs et des vocalises. Notre perception spatiale est tout aussi importante que la qualité brute des sons. Nous nous laissons prendre par une belle expérience auditive de l’infini. L’impression de découverte d’un monde sonore unique prédomine. Prises dans l’oscillation permanente, les stridences passagères, les tremolos fréquents, nos oreilles naviguent au gré du traitement du signal sonore. Une manière puissante de rompre avec le silence ou le vacarme ambiant.
© Frank Rothkamm
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