| | | par Francois Branchon le 28/10/1999
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| La première partie de la vie de Fleetwood Mac s'acheva lorsque le groupe quitta Blue Horizon, le label de Mike Vernon, pour mettre de la pop dans son blues et sortir chez Reprise le miraculeux "Then play on". Mais pendant ces deux premières années, de 1967 à 1969, il produisit de fort belles choses, dans le plus pur esprit du british blues initié par Alexis Korner et John Mayall et ses Bluesbreakers, un blues en descendance directe des musiciens noirs de Chicago, Elmore James en tête.
Trois albums vinyles virent le jour : "Fleetwood Mac", album dit "du chien et de la poubelle" (cabossée de la pochette), "Mr wonderful" (pochette Mick Fleetwood nu dans le parc) et le double "Chicago" (en pèlerinage aux origines), suivis de deux compilations : le solide "Pious bird of good omen" (avec "Albatross" et leur premier hit "Black magic woman") et "The original Fleetwood Mac", première visite (partielle) dans les inédits.
Pour cette réédition exhaustive, Mike Vernon a choisi d'ouvrir ses malles et de rechercher toutes les versions alternatives disponibles. Ce coffret rassemble les six albums (le double "Chicago" passant de vingt-quatre à trente-trois titres est en deux parties) avec leur pochette originale, présentés "à la manière" de vinyles (Sony Japon avait lancé cette présentation pour ses rééditions jazz). Quatre-vingt dix-neuf titres au total, chaque album voyant sa track-list considérablement augmentée par de multiples prises, souvent de faux départs (huit versions de "A fool no more" ! ), des titres inédits (dix, dont un "Rock me baby" à Chicago avec Otis Spann et Walter Horton) et des ébauches de morceaux que l'on retrouvera plus tard sur "Then play on" ("Like crying", "Coming your way").
Les puristes du Mac vénèrent cette période, la plus intègre et respectueuse des traditions, d'autres (Sefronia), préfèrent la suivante, tentative de troisième voie entre le blues pur et dur et la pop de cette fin des sixties anglaises. Il reste cependant qu'avec Chicken Shack, John Mayall (qui suivra la même évolution avec "Bare wires" et "Laurel Canyon"), Alexis Korner et quelques autres, Fleetwood Mac est un incontournable du blues anglais et Peter Green (sous pilule ou pas) le plus grand des guitaristes de cette époque. Les rééditions du catalogue original relevaient jusqu'à présent du service minimum, largement dépassées en qualité par des publications indépendantes de concerts ou d'inédits ("Live at Shrine", "Vaudeville years", "Live at BBC"). Cette petite merveille de coffret (à un prix abordable pour six disques) remet les pendules à l'heure. Sa présentation est plus que parfaite, le livret rédigé par Mike Vernon très riche et le son très soigné. |
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