La genèse de "Tango in the night"
est assez peu banale. Tout part d'un bide, celui du film "A fine
mess" en 1986, que son réalisateur Blake Edwards ("Breakfast
at Tiffany's", "Pink panther"...) renie au point d'en
fuir le lancement officiel. La BO du film connaitra le même sort
funeste, à l'exception d'un titre, la reprise de "Can't help
falling in love" d'Elvis Presley par Christine McVie, entourée
pour l'occasion de John McVie et Mick Fleetwood et de Lindsay
Buckingham à la production. Le succès inattendu de cette
reformation ponctuelle de Fleetwood Mac va inciter ses membres - qui
se faisaient la gueule depuis 82 - à envisager un nouvel album et
refaire tourner la machine à cash.
"Tango in the night"
parait l'année suivante. La plupart des titres sont de Lindsay
Buckingham, à l'origine prévus pour son troisième album solo mais
bien vite redirigés vers le Mac et sa puissance. Au sein de ce
Fleetwood Mac III (après le I de Peter Green et le II de Danny
Kirwan), si Stevie Nicks est toujours aussi insipide et inutile,
Buckingham n'est pas le pire, bien au contraire. Et malgré sa
tendance à se regarder paraître, il est un guitariste fin et un bon
compositeur. Et Christine McVie cessant d'être l'ombre de ce qu'elle
fut, une nouvelle collaboration se fait jour entre eux deux. "Tango
in the night" devient "leur" album, plutôt élégant
et parfois sophistiqué, avec des passages vocaux proches des Beach
Boys. Avec son lot de succès ("Big love", "Seven
wonders", "Everywhere", "Little lies", "You
and I"...), cet album venu de (presque) nulle part sera leur
deuxième meilleure vente après "Rumours".
Warner
en fête dignement le trentième anniversaire avec un coffret
comprenant le Cd et le Lp remastérisés, accompagnés d'un Dvd de clips et de deux Cd
regorgeant de faces B, de démos et de tous les remixes parus en maxi
singles. Difficile d'être plus chic.