| | | par Jérôme Florio le 27/01/2005
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| Après la vague des groupes en "The" surexposés, en voilà maintenant qui travaillent la sous-exposition : les Fiel Garvie, actifs depuis 1996, sont plus à leur aise dans la dissimulation.
D'abord la voix d'Anne Reekie : un chant à demi-chuchoté plongé dans un fog anglais lesté d'électricité, au grain à la fois proche des incontournables My Bloody Valentine, de Sonic Youth sous une couette, et du "Disintegration" de Cure qui aurait fait un titre convenable pour ce disque. Une facture années 90, accentuée par la présence de Phil Vinall à la production (Elastica, Pulp, Placebo
).
Fiel Garvie a commis un hold-up en anxyolityques dans le Drugstore d'Isabel Monteiro : le disque se passe dans un état cotonneux, engourdi, et assez intime. "Doortime" pourrait être chantée par Lisa Germano sous un voile de (shoe)gaze. Les chansons sont évasives et indifférenciées, elles ont bien des structures et des mélodies pop mais les contours en sont flous. "Caught on" et "Reeling as you come around again" s'enroulent autour des oreilles comme une écharpe chaude et lumineuse, une guirlande colorée comme celle de la jolie pochette, qui pourrait aussi figurer les lumières d'une autoroute illogique et serpentine sous un ciel d'hiver étoilé. Fiel Garvie parvient à conserver sur une grosse moitié du disque un mélange sans grumeaux de bouts d'électronique, de rythmiques métronomiques Velvetiennes ("Got a reason"), et de guitares qui dressent une paroi sonore qui a tout l'air d'un cocon.
Le disque connaît une petite chute de tension aux trois-quarts : davantage rectiligne, "Talking a hole in my head" et "He goes, she goes" sont un cran en-dessous, mais cela ne dépare pas l'ambiance. Sur les trois derniers titres, "Leave me out of this" retrouve cette note qui fait que l'on se souvient du disque et de quelques mélodies comme des fragments d'un rêve à la différence près qu'ici, il suffit d'appuyer sur la touche "Play" pour vérifier et s'y replonger. |
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