| | | par Emmanuel Durocher le 06/06/2008
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| F.M. alias François Maurin est un jeune homme bien sous tous rapports, le gendre idéal en quelque sorte. Il possède une excellente éducation musicale, aussi bien classique (par ses parents) que rock (par son grand frère) et vient de publier un premier album de "rock classieux" à l'instrumentation impeccable (violon, alto, violoncelle, cor
) qui ne risque pas de gêner les voisins puisqu'il n'y a pas de trace de batterie sur "A dream or two". On vous l'a dit François Maurin est un jeune homme bien
Mais cet enrobage sonore charmant et futile devient vite inutile puisque c'est apparaissant presque nu à peine vêtu d'une guitare que le chanteur se livre vraiment : il se sent beaucoup mieux dans l'habit austère d'une Nick Drake avec une voix toute en retenue que dans les costumes opulents d'un Neil Hannon en forçant sur ses cordes vocales. On aime aussi les relectures de tubes archiconnus : "Heart of glass" (Blondie), "Killing an arab" (The Cure) et "Always the sun" (The Stranglers) qui sont loin d'être désagréables mais est-il nécessaire d'en faire autant (trois reprises sur onze titres), trop de couleurs distrait le spectateur comme disait Jacques Tati et on ne sait plus si on écoute un disque de F. M. ou du Nouvelle Vague en version symphonique.
"A dream or two" est un album plaisant et parfois emballant mais beaucoup trop lisse qui semble destiné à atterrir dans la discothèque idéale de bobos trentenaires et de quadras CSP+. On se demande où veut en venir exactement le jeune homme ; peut-être vers une "nouvelle forme de musique populaire" comme il l'aime à le préciser clairement à la suite de son nom. Pour aboutir, il faudra encore faire quelques rêves supplémentaires et envoyer balader la belle-mère pour de bon. |
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