Secular works

Extra Life

par Hugo Catherine le 02/10/2009

Note: 10.0    

"Secular works" s'ouvre sur "Blackmail blues" et devient vite, après quelques roulements de toms, quelques breaks de cymbales chinoises, quelques riffs de basses trépidants, quelques envolées lyriques, complètement addictif. Extra Life est un groupe jeune, à peine deux ans de vie commune, mais sonne comme un groupe mythique.
 
Les écoutes se succèdent sans lassitude aucune. La superposition d'un son puissant (basse-batterie hyper carrée) et d'une voix haut-perchée et moyenâgeuse crée une ambiance absolument extatique. Les morceaux suivent des structures enivrantes, comme en témoignent les dernières minutes de "Blackmail blues" : des onomatopées sur fond de basse slappée et de charleston sec et syncopé, qui ne sont d'ailleurs pas sans rappeler certaines créations de Steve Reich.
 
Sur "I don't see it that way", le groupe montre sa capacité à raconter des histoires sans rien oublier de son énergie instrumentale. Tout le morceau est construit autour d'une structure basse-batterie pleine de rage, autour de laquelle se greffe un récit poétique. Là encore, la prestation vocale décoiffe, avec une maîtrise parfaite, du grave à l'aigu, de la légèreté à la pleine puissance.
 
Rock, folk, métal, free, gothique, musique expérimentale, répétitive ou médiévale, Extra Life joue quelque chose d'indescriptible. A l'aveugle, il est bien difficile de dater cet album. Mieux vaut peut-être souligner l'apparente facilité avec laquelle le groupe génère une forme rare d'intensité. Il nous prend alors comme une envie de pousser le volume jusqu'à ses derniers retranchements et de nous envoyer ce son à plein ballon.
 
"Secular works" nous procure des sensations d'apesanteur et d'excitation que nous aimerions ne jamais quitter. Cet album en retournera plus d'un.