| | | par Francois Branchon le 01/02/1999
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| L'ambiguïté sexuelle calculée et strictement marketing de son deuxième album ("La notte, la notte" en 1985, emballé sous design branché Pierre et Gilles, alors très underground), donnait le ton et révélait le soupçon d'arrivisme du personnage. Si les chansons tenaient encore la route (grâce au producteur et mentor Frank Darcel), il était quand même loin le baladin paumé aux chansons hésitantes, couvé par Jacno qui convoquait pour lui en studio les héros sombres de Marquis de Sade. Le succès couronnera l'opiniâtre, remplira des Olympia et des Zenith, mais éloignera assez vite et à jamais, les amoureux du jeune rennais fragile et aventureux du premier album. "Singles" retrace la carrière d'Etienne Daho en rassemblant les faces A de ses vingt singles. C'est une occasion d'entendre les premiers titres remastérisés, "Il ne dira pas", "Le grand sommeil", "Week-end à Rome", "Tombé pour la France", tous impeccables jusqu'à "Bleu comme toi", petite bluette pop qui à sa sortie en 1986, rivalisait de charme avec le "Lips like sugar" d'Echo and the Bunnymen. Riche et adulé, l'homme est ensuite devenu un produit, s'appliquant à (essayer de) faire émerger sa voix d'arrangements forcément à la mode. "Les heures hindoues", "Saudade", "Mon manège à moi" (reprise grotesque de Piaf), "Satori song", "Le premier jour", "Au commencement". La liste est... longue. |
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